– Bonjour Floriane, peux-tu nous parler un peu de toi et de ton parcours vers la maternité ?
Bonjour ! Je suis maman de trois enfants, et je rêvais d’être mère depuis toute petite. Quand mon premier bébé est né, j’étais persuadée d’être prête. Je pensais que tout se mettrait naturellement en place, comme une évidence… Mais j’ai été complètement déroutée.
J’ai vécu une véritable tornade émotionnelle. Le post-partum a été très difficile, et ça a bouleversé l’équilibre entre mon bébé et moi pendant plusieurs mois.

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– Et pour ton deuxième enfant, cela s’est-il passé différemment ?
Pas vraiment, malheureusement. Je pensais que le fait d’avoir déjà vécu un baby blues et une dépression post-partum me permettrait d’éviter de retomber dedans. Mais non.
Je me suis retrouvée à douter profondément de mon rôle de maman, au point de me demander si j’avais vraiment voulu ces enfants. J’étais perdue, épuisée, et je rêvais parfois de tout quitter pour retrouver une vie "d’avant", plus légère.

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– Qu’est-ce qui t’a permis de sortir de ce cercle ?
Le temps, d’abord… mais aussi la naissance de mon troisième enfant, sept ans plus tard. Cette grossesse a ravivé beaucoup de souvenirs et de peurs, mais j’ai décidé que cette fois, les choses seraient différentes.
Je me suis énormément informée. J’ai cherché des ressources, mis en place des outils, préparé mon accouchement et mon post-partum autrement, avec conscience. Et même si rien n’est jamais parfait, ce troisième post-partum a été comme un petit nirvana pour moi : une maman fatiguée, oui, mais heureuse, et un bébé serein, écouté, compris.

 

– Tu accompagnes aujourd’hui particulièrement les femmes qui souhaitent accoucher sans péridurale, en maternité. Pourquoi ce choix ?
Parce que c’est un sujet qui me touche profondément. J’ai accouché trois fois avec péridurale. Trois fois où j’ai eu le sentiment qu’on m’a volé un moment clé de ma vie.
Pour mon premier, je me suis laissée porter, sans trop me poser de questions. J’ai fait comme on voit à la télé, comme on m’a dit de faire. Pour mon deuxième, j’ai essayé d’être plus actrice, et même si ça a été un peu mieux, je suis ressortie avec le même goût amer.
Et pour le troisième… je m’étais préparée à fond pour un accouchement sans péridurale. J’étais prête. Mais une fois de plus, les protocoles médicaux ont pris le dessus. Mon accouchement m’a été volé. Et au-delà du regret immense, ces protocoles ont failli coûter la vie à mon bébé.
Alors aujourd’hui, j’accompagne les femmes qui souhaitent vivre un accouchement physiologique, même en maternité. Je me suis spécialisée sur ce sujet : sur le corps, sur le fonctionnement hormonal de la naissance, mais aussi sur les protocoles hospitaliers. Pour que d’autres femmes ne vivent pas ce que j’ai vécu. Pour qu’elles aient les clés, les connaissances, la force de faire leurs choix, en conscience.

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– Et c’est ce qui t’a amenée à devenir doula ?
Oui, complètement. Pendant ma troisième grossesse, j’ai commencé à échanger avec d’autres mamans en ligne. J’ai réalisé à quel point nous étions nombreuses à vivre dans le silence, le doute, la solitude.
J’ai voulu aider, partager, être là. Mais je me suis vite rendu compte que j’avais besoin de me former pour le faire de façon juste. C’est là que j’ai décidé de devenir doula.

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– Quelle est ta mission aujourd’hui ?
Ma mission, c’est d’accompagner. Vraiment. D’être cette présence douce, rassurante, qui manque parfois cruellement dans les parcours de naissance.
Je propose du soutien émotionnel, des soins, des massages, de l’accompagnement au portage, mais surtout : j’offre un espace de liberté, de choix, d’information. Que ce soit avant, pendant ou après la naissance, je suis là pour aider chaque femme à se sentir puissante, alignée et actrice de ce qu’elle vit. Leur offrir tout ce dont j'aurai aimé avoir à mes côtés dans mes propres débuts.

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– Un dernier mot pour celles qui hésitent à faire appel à toi ?

Je lui dirais qu’elle a le droit de se faire accompagner, d’être soutenue, d’être entourée. Qu’elle n’a pas à tout porter seule.
Chaque femme mérite de vivre cette étape en conscience, dans la douceur, et avec du respect pour ce qu’elle traverse. Si mon expérience et mes mains peuvent l’aider à vivre cela plus sereinement, alors je serai honorée d’être là, à ses côtés.